jeudi 19 janvier 2017

Dopage légal ou soins nécessaires ?

Le sport a besoin d’un remontant suite aux révélations des Fancy Bears

Un mois après la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Rio, le piratage et la publication de dossiers médicaux de nombreux sportifs olympiques par les Fancy Bears révèle des pratiques douteuses chez les sportifs.


Depuis le 13 septembre 2016 les Fancy Bears, un groupe de hackers russes se revendiquant des  Anonymous, diffuse sur Internet des dossiers médicaux de divers athlètes olympiques fraîchement médaillés. Obtenus par le piratage des bases de données de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), ces dossiers contiennent des informations gênantes pour les athlètes concernés. L’objectif annoncé de cette diffusion est la défense des valeurs du sport propre.


Les dossiers diffusés contiennent deux types de documents : des rapports de contrôles antidopage révélant des résultats positifs d’une part, et des certificats d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques d’autre part. Si l’existence des premiers est de notoriété publique, celle des seconds est bien moins connue et leur contenu soulève de nombreuses questions. En effet, l’autorisation d’utiliser des médicaments susceptibles d’augmenter les performances physiques des athlètes soulève la délicate question de savoir où se situe la frontière entre dopage et santé. Et quand les résultats sportifs se jouent au centième de seconde, un médicament dopant autorisé semble pouvoir aider à faire pencher la balance en faveur de la victoire.


Cependant la surreprésentation des athlètes occidentaux dans ces publications, remet en question la  neutralité prétendue de cette action en faveur d’un sport propre, malgré la présence de Misha Aloyan, un boxeur russe médaillé d’argent aux JO de 2016. De plus, les liens probables des Fancy Bears avec les services de renseignement russes décrédibilisent cette action, et suggèrent une action bien moins noble : des représailles en réponse à l’exclusion de nombreux athlètes russes des jeux, justement pour cause de dopage.


A l’occasion d’un forum sportif en Russie, Vladimir Poutine est revenu sur cette affaire dans un communiqué de portée internationale. Sans pour autant montrer le moindre signe de soutien direct aux Fancy Bears, il s’est insurgé contre le système des Autorisations d'Usage à des fins Thérapeutiques (AUT). Selon lui, les sportifs qui en bénéficient en période de compétition sont par définition malades, et donc leur participation devrait être suspendue. Représailles suite au scandale du dopage d’état ou honnêtes revendications en l’honneur d’un sport plus propre? Difficile à dire, et d’autant plus que son point de vue est partagé par de nombreuses personnalités du monde du sport à l’instar du biathlète français Martin Fourcade ou encore du triple vainqueur du tour de France Christopher Froome. Ce dernier twittait le 27 septembre : “Il est clair que le système des AUT ouvre la porte à des abus [...]. Alors qu’il y a des athlètes qui non seulement ne se contentent pas de respecter les règles mises en place, mais respectent aussi celles du fair-play.”. Que Vladimir Poutine et des sportifs occidentaux soient sur la même longueur d’onde concernant les AUT ne doit cependant pas nous faire oublier que la Russie n’est pas exempte de tout reproche.


Les Jeux Olympiques ne seraient-ils pas mis en péril par une joute politique exacerbée, et ne trouveraient-ils pas leur rédemption par un retour aux valeurs originelles du sport? Le fair-play en fait partie !
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Par Thibaud Leclaire Bastien Oberlé.

Sources :




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